Réaction du ROPHCQ à la volte-face du gouvernement sur les compressions en éducation
Le gouvernement du Québec annonce aujourd’hui un réinvestissement de 540 millions de dollars pour « préserver les services directs aux élèves », après avoir imposé, il y a à peine un mois, des compressions d’une ampleur inédite.
Nous accueillons cette décision avec prudence et lucidité. Oui, la mobilisation citoyenne – parents, syndicats, organismes – a porté fruit. Mais ce recul n’efface pas les dommages déjà causés :
- Des mises à pied ont eu lieu.
- Des services essentiels aux enfants à besoins particuliers ont été abolis ou suspendus.
- Des équipes-écoles ont été ébranlées.
Un réinvestissement trop tardif, avec des conditions irréalistes
À quelques semaines de la rentrée, comment réembaucher du personnel spécialisé qui a déjà quitté pour d’autres emplois ? Comment rétablir des services amputés, alors que la pénurie sévit ? Le gouvernement impose en plus des conditions complexes (démontrer des « efforts administratifs »), alors qu’il a lui-même créé le chaos organisationnel.
Une gestion incohérente qui stigmatise les enfants vulnérables
Rappelons que le ministre justifiait ces coupes en évoquant le « nombre élevé d’enfants à besoins particuliers ». Cette rhétorique dangereuse, qui présente la diversité des besoins comme un problème budgétaire, alimente une idéologie qui fragilise les acquis en matière d’inclusion et de droits fondamentaux.
Le message du ROPHCQ : ce n’est pas fini
Ce réinvestissement n’est pas une victoire : c’est une correction imposée par la pression sociale. Le gouvernement doit :
✅ Garantir la stabilité du financement pour les services aux élèves vulnérables, sans compressions déguisées.
✅ Mettre fin à la logique punitive et comptable qui mine la collaboration entre réseaux (éducation, santé, services sociaux).
✅ Ouvrir un dialogue réel avec les organismes de défense des droits, afin d’assurer la cohérence entre ses politiques et ses actions.
Parce qu’une éducation inclusive n’est pas une faveur : c’est un droit. Nous maintiendrons notre vigilance pour nous assurer que les élèves reçoivent le soutien dont ils ont besoin.
