Le « prix du handicap » : quand l’équité et la dignité sont en jeu
La lettre ouverte publiée dans La Voix de l’Est par la Dynamique des handicapés Granby et région, intitulée « Le prix du handicap », met en lumière une réalité trop souvent passée sous silence : les coûts humains et financiers du capacitisme et l’insuffisance des mesures de soutien aux personnes en situation de handicap.
En cette Semaine québécoise des personnes handicapées, qui rappelle que « On perd de vue le potentiel quand on ne voit que la différence », il est urgent de rappeler que le potentiel de milliers de personnes centricoises et québécoises est freiné non pas par leurs limitations, mais par des obstacles systémiques.
Le capacitisme, un frein invisible mais bien réel
Le capacitisme — ce biais implicite qui valorise les corps et esprits jugés « capables » selon des normes sociales étroites — est à la racine de multiples discriminations. Il entretient l’idée erronée que les personnes handicapées sont « moins compétentes » ou « moins aptes ». Cette vision fausse et injuste se traduit par l’exclusion du marché du travail, des barrières à la participation sociale et des revenus insuffisants pour vivre dignement.
Une pauvreté organisée par le système
Comme le rappelle la lettre ouverte, 50 % des personnes en situation de handicap sont inactives sur le marché du travail. Le revenu de base, bien qu’il constitue un pas en avant, demeure insuffisant : il ne permet pas de sortir de la pauvreté.
À cela s’ajoutent des coûts supplémentaires liés au handicap : médicaments, aides techniques, transport adapté, soutien à domicile, adaptations du logement ou du véhicule… Autant de dépenses qui, faute d’un financement adéquat, poussent trop de personnes à devoir choisir entre leurs besoins essentiels et leur autonomie.
Cette pauvreté n’est pas une fatalité : c’est une construction sociale, fruit d’un manque de volonté politique à reconnaître que l’égalité réelle coûte plus cher que le statu quo, mais rapporte infiniment plus en santé publique, en inclusion et en justice sociale.
Investir en amont pour réduire les coûts en aval
Ne pas répondre aux besoins entraîne une détérioration des conditions de vie et, ultimement, des coûts publics plus lourds (hospitalisations, perte de participation sociale et économique). À l’inverse, investir dès maintenant dans le soutien aux personnes handicapées favorise la santé, l’inclusion et une participation active à la société.
Le ROPHCQ se joint donc à cette prise de parole et rappelle que les droits des personnes handicapées ne sont pas négociables et sont une responsabilité publique. La dignité, l’équité et la pleine participation doivent guider l’action gouvernementale.
Nous invitons nos membres, partenaires et alliés à lire la lettre complète publiée dans La Voix de l’Est et à continuer de faire entendre leurs voix.
Ensemble, refusons que le handicap soit perçu comme un « coût » : c’est l’inaction et le capacitisme qui coûtent véritablement à notre société.
