Soutien à l’enseignement en recul : un coup dur pour les élèves handicapés
Dans un article publié par Le Devoir le 16 septembre 2025, on apprend que plusieurs centres de services scolaires du Québec, dont le CSS de Montréal, doivent réduire leurs budgets de soutien à l’enseignement, de services professionnels en milieu scolaire et même d’activités sportives et culturelles. Des coupes qui, selon les chiffres cités, atteignent plus de 41 millions de dollars pour le CSSDM seulement.
Derrière ces décisions comptables se cachent des conséquences humaines profondes. Pour les élèves en situation de handicap, ces coupes ne sont pas abstraites : elles représentent des obstacles concrets à leur réussite, à leur inclusion et à leur bien-être.
Des enfants privés de services essentiels
Un enfant autiste qui perd des heures d’orthophonie, une élève vivant avec une déficience intellectuelle qui n’a plus accès au soutien d’un psychoéducateur, une adolescente en fauteuil roulant dont l’école n’offre plus les activités sportives adaptées qui la motivaient à s’intégrer… voilà la réalité qui se profile.
Les services professionnels coupés sont souvent ceux qui permettent de faire la différence entre un parcours scolaire marqué par l’exclusion et une expérience éducative réellement inclusive. Lorsque ces services disparaissent, ce sont les enseignants qui se retrouvent à porter seuls des responsabilités colossales. Mais sans formation spécialisée ni ressources supplémentaires, comment peuvent-ils réellement répondre aux besoins de leurs élèves handicapés?
Un risque d’exclusion accru
Le danger est clair : on pousse de plus en plus de familles vers le privé pour obtenir des services auxquels leurs enfants ont droit à l’école publique. Ce glissement alimente les inégalités sociales et crée une école à deux vitesses où les enfants les plus vulnérables – dont ceux vivant avec des limitations fonctionnelles – sont laissés pour compte.
Pire encore, la réduction des activités culturelles et sportives, souvent vues comme accessoires, prive ces élèves de moments d’intégration sociale, de développement personnel et d’épanouissement. Pour un enfant handicapé, participer à une équipe sportive adaptée ou à une sortie culturelle n’est pas un luxe : c’est une occasion unique de briser l’isolement et de construire sa confiance.
Une mobilisation nécessaire
Au ROPHCQ, nous refusons de banaliser ces compressions. Nous savons que chaque coupure fragilise davantage des jeunes qui ont déjà à franchir un parcours semé d’embûches. Depuis plus de 40 ans, nous défendons les droits des personnes handicapées du Centre-du-Québec et nous continuerons de réclamer des investissements à la hauteur des besoins.
Le gouvernement ne peut prétendre vouloir une école inclusive tout en coupant dans ce qui la rend possible. L’éducation des élèves handicapés n’est pas une dépense facultative : c’est une obligation légale, sociale et morale.
Nous lançons donc un appel clair : cessons de voir les services aux élèves handicapés comme des variables d’ajustement budgétaire. Les droits de ces jeunes doivent primer sur les équations comptables.
Parce que chaque enfant a droit à une école qui l’accueille, qui l’accompagne et qui croit en son potentiel.
