Une rentrée scolaire chaotique qui frappe de plein fouet les élèves handicapés

La Presse rapporte que « La rentrée scolaire aura été l’une des pires, dénoncent les libéraux » (Caroline Plante, La Presse Canadienne, 8 septembre 2025). Ce constat, déjà alarmant pour l’ensemble du réseau scolaire, devient dramatique lorsqu’on se penche sur les impacts concrets pour les élèves handicapés et leurs familles.

Les compressions de 570 millions annoncées au printemps, suivies d’un réinvestissement partiel de 540 millions en plein été, créent une instabilité insoutenable. Comme le soulignent les syndicats, ce sont particulièrement les techniciens en éducation spécialisée (TES) qui manquent cruellement à l’appel : une chute de 2749 postes depuis mai dernier. Pour les élèves en situation de handicap, ces professionnels sont pourtant essentiels. Ce sont eux qui accompagnent, préviennent les crises, soutiennent les apprentissages et favorisent l’intégration.

Sans TES, les enfants handicapés sont laissés à eux-mêmes dans des classes surchargées, avec des enseignants débordés et sans ressources. Résultat : exclusion accrue, marginalisation et augmentation des incidents de violence. Rappelons que 56 000 cas de violence ont été recensés dans les écoles en trois ans. Cette réalité démontre que le manque de soutien ne touche pas seulement les enfants handicapés, mais tout le climat scolaire.

À chaque rentrée, les familles vivent une même angoisse : leur enfant aura-t-il les services auxquels il a droit ? Trop souvent, la réponse est non. Trop souvent, on bafoue la Loi sur l’instruction publique et les obligations d’inclusion. Les compressions déguisées en « rationalisations » compromettent directement la réussite scolaire et l’égalité des chances.

Au ROPHCQ, nous dénonçons avec force ce recul. L’éducation inclusive n’est pas une option ni une dépense variable : c’est un droit fondamental. Les enfants handicapés du Centre-du-Québec et de tout le Québec méritent de grandir dans des écoles accessibles, soutenantes et sécurisantes. Nous exigeons du gouvernement un changement de cap immédiat : réinvestir massivement, stabiliser les équipes de soutien, et reconnaître enfin que l’inclusion coûte moins cher que l’exclusion.

La pire rentrée scolaire depuis des années ne doit pas devenir la norme. Pour les enfants handicapés, elle est déjà une urgence sociale.