
Accessibilité universelle : La SQI dépose son plan… et nous attendons des gestes concrets!
Dernièrement, la Société québécoise des infrastructures (SQI) dévoilait son Plan d’action 2024-2027 à l’égard des personnes handicapées. Dans ce document, la SQI affirme vouloir « renforcer sa contribution à l’accessibilité universelle dans les édifices publics »… Une annonce qui arrive à point, certes, mais qui soulève aussi des attentes fortes — et légitimes — de la part des 7 000 personnes en situation de handicap du Centre-du-Québec que nous représentons.
Une responsabilité incontournable, un rôle trop longtemps effacé
Depuis des années, les organismes de défense des droits dénoncent l’état d’inaccessibilité flagrant de plusieurs infrastructures publiques — écoles, hôpitaux, CLSC, édifices municipaux ou bureaux de services gouvernementaux — dont la gestion, l’entretien ou la conception relèvent directement ou indirectement de la SQI. Ce plan, qui se veut un outil pour « répondre à la Loi assurant l’exercice des droits des personnes handicapées », doit donc aller bien au-delà de la simple conformité administrative. Il doit devenir un levier réel de transformation.
De bonnes intentions… mais des indicateurs flous
Le plan contient plusieurs engagements positifs : mise à jour du portrait de l’accessibilité, sensibilisation des employé·es, accompagnement des ministères dans leurs projets immobiliers. Mais concrètement, quelles infrastructures deviendront réellement accessibles d’ici 2027? À quel rythme? Selon quels critères? Le manque de données chiffrées, d’objectifs mesurables et de mécanismes de reddition de comptes demeure préoccupant.
Tant que les plans d’action ne seront pas accompagnés de budgets dédiés, d’échéanciers précis et de sanctions en cas de non-respect, les personnes handicapées continueront de subir l’inaccessibilité comme une violence systémique ordinaire. L’égalité d’accès aux lieux publics n’est pas un « objectif » : c’est un droit.
Le Centre-du-Québec n’est pas un angle mort
Au ROPHCQ, nous avons en mémoire des dizaines d’exemples régionaux où l’accès physique à des bâtiments a été un obstacle à l’éducation, aux soins ou à l’emploi. Nous ne tolérerons plus que notre région soit traitée comme une périphérie à adapter en dernier recours.
C’est pourquoi nous exigeons :
- que la SQI publie une liste claire des bâtiments visés par des travaux concrets d’accessibilité dans chaque région;
- que les personnes en situation de handicap et les organismes qui les représentent soient consultés systématiquement lors des projets de rénovation ou de construction;
- que les barrières systémiques — pas seulement architecturales — soient considérées dans toutes les actions (signalisation, éclairage, acoustique, numérique, etc.).
Le mot de la fin : transformer les plans en changements tangibles
Nous saluons le fait que la SQI reconnaisse sa responsabilité. Mais nous restons lucides : le respect des droits des personnes handicapées ne doit pas dépendre de la bonne volonté des institutions. Il repose sur des actions concrètes, continues, mesurables. Et sur un dialogue constant avec celles et ceux qui vivent les obstacles au quotidien.
Nous serons au rendez-vous pour surveiller, documenter et, au besoin, interpeller.
Parce que l’inclusion ne se planifie pas en vase clos — elle se construit en partenariat avec les premiers concernés.
Pour ne savoir plus sur le plan d’action: Nouveau Plan d’action à l’égard des personnes handicapées