Quand les fausses affirmations nuisent aux droits des personnes autistes et de leurs familles

Les propos récents du président américain, exhortant les femmes enceintes à éviter le Tylenol (acétaminophène) en invoquant un lien supposé avec l’autisme, sont non seulement infondés scientifiquement, mais aussi profondément dangereux. Comme le rappelle Santé Canada, aucune donnée probante ne permet d’établir que l’utilisation de l’acétaminophène selon les directives pendant la grossesse cause l’autisme ou d’autres troubles neurodéveloppementaux.

Ce genre de déclaration, basée sur des mythes et non sur la science, alimente la stigmatisation des personnes autistes et de leurs familles. Elle renforce l’idée fausse que l’autisme serait une « erreur » à éviter à tout prix, plutôt qu’une réalité humaine légitime qui fait partie de la diversité de notre société.

Au ROPHCQ, nous savons trop bien les conséquences que ces discours peuvent avoir : culpabilisation injustifiée des mères, anxiété accrue des familles et marginalisation encore plus grande des personnes autistes. L’autisme n’est pas une maladie à éradiquer. C’est une condition neurologique qui appelle à l’inclusion, à l’accessibilité et au respect des droits.

Le débat public sur l’autisme doit être appuyé sur la science, la dignité et les droits humains. Pointer du doigt de faux facteurs détourne l’attention des véritables enjeux : le manque de services, l’absence de soutien adapté et les obstacles systémiques qui empêchent les personnes autistes de participer pleinement à la société.

Plutôt que de répandre la peur, il est temps de :

  • Reconnaître la valeur et les contributions des personnes autistes ;
  • Investir dans des services éducatifs, de santé et de services sociaux adaptés ;
  • Soutenir les familles sans les accabler de fausses responsabilités ;
  • Lutter contre les préjugés qui persistent trop fortement dans l’opinion publique.

Les paroles de dirigeants politiques ont un poids immense. Elles doivent servir à protéger et à inclure, et non à semer le doute et l’exclusion. Au Centre-du-Québec comme ailleurs, nous continuerons de défendre une vision fondée sur la justice sociale, la science et les droits collectifs.