
Une vision gouvernementale 2025-2030 pour les personnes handicapées : entre promesses et responsabilités
Le gouvernement du Québec a récemment dévoilé sa Vision commune de l’action gouvernementale à l’égard des personnes handicapées 2025-2030. Ce document stratégique se veut un cadre de référence pour orienter les actions de l’ensemble des ministères et organismes publics en matière d’inclusion, d’accessibilité et de participation sociale des personnes handicapées.
Au ROPHCQ, nous saluons l’intention d’harmoniser les efforts gouvernementaux autour d’une vision partagée. Après des décennies de revendications des mouvements de défense des droits des personnes handicapées, il est temps que l’État québécois adopte une posture cohérente et transversale. Toutefois, une vision, aussi bien rédigée soit-elle, ne peut se substituer à des actions concrètes et mesurables. Et surtout, elle ne peut faire oublier les retards, les reculs et les manquements encore trop fréquents.
Une vision prometteuse… mais encore?
Le document publié met de l’avant des engagements louables : favoriser l’inclusion dans tous les secteurs de la société, améliorer l’accès aux services, renforcer la coordination intersectorielle. Mais il reste flou sur les moyens concrets à mobiliser, les échéanciers à respecter et les mécanismes de reddition de comptes à mettre en place. Ce flou est préoccupant.
Nous le savons trop bien : les personnes handicapées sont encore trop souvent oubliées dans les politiques publiques. Qu’il s’agisse de transport, de logement, d’éducation ou d’emploi, les obstacles systémiques persistent, et les promesses de changement ne suffisent plus.
La responsabilité de l’État est incontournable
En tant qu’instance régionale représentant 29 organismes du Centre-du-Québec et plus de 7 000 personnes ayant une limitation fonctionnelle, le ROPHCQ rappelle que l’inclusion ne peut reposer uniquement sur la bonne volonté ou les « ajustements raisonnables » à la pièce. Elle nécessite une refonte en profondeur des pratiques gouvernementales, un financement adéquat des organismes communautaires en handicap, et une reconnaissance pleine et entière de l’expertise citoyenne des personnes concernées.
Nous appelons donc le gouvernement à aller plus loin :
🔹 en intégrant des cibles chiffrées dans les plans d’action ministériels;
🔹 en mettant sur pied un véritable mécanisme de suivi participatif incluant les organismes de défense de droits;
🔹 en assurant une reddition de comptes publique et transparente;
🔹 en renforçant l’accès universel à tous les services essentiels, sans discrimination fondée sur la condition de handicap.
Ne pas laisser passer une autre occasion
Trop souvent, les visions gouvernementales se succèdent sans que les conditions de vie des personnes handicapées ne s’améliorent de manière significative. Cette fois, il faut que ça change. Cette Vision commune ne doit pas rester une déclaration d’intention : elle doit être le tremplin d’un véritable virage vers l’équité.
Au ROPHCQ, nous continuerons d’assumer notre rôle de chien de garde, de porte-voix et de moteur de mobilisation. Nous serons là pour applaudir les progrès. Mais surtout, nous serons là pour dénoncer les reculs, interpeller les décideurs et faire entendre la voix des personnes handicapées du Centre-du-Québec.
Parce que l’inclusion, ce n’est pas une faveur. C’est un droit.
Pour en savoir plus sur la nouvelle vision de l’action gouvernementale: Nouvelle vision de l’action gouvernementale à l’égard des personnes handicapées Gouvernement du Québec